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Le Châtaignier, une essence en danger

L’association Bois des Territoires du Massif Central (BTMC) a participé au groupe de travail de la filière Forêt-Bois du Massif central le 22 juin dernier. Une grande diversité d’acteurs du domaine sur le territoire se sont réunis afin de se questionner sur l’essence châtaignier et son avenir.

 

Etat des lieux du châtaignier dans le Massif central

Le châtaigner est l’essence la plus dégradée de France, c’est elle qui présente le plus de signes de dépérissement. D’après les données IGN récoltées dans Cartographier l’anthropocène, le châtaignier représenterait le plus fort taux d’arbres morts avec 15%, mais aussi le plus grand stock d’arbres morts sur pied avec 23 millions de m3, soit 21% du volume national. Ce qui représente d’ailleurs 1,3 million de m3 par an, soit 15% de la mortalité nationale toutes essences confondues. Ces chiffres alarmants se couplent à des besoins spécifiques et exigeants pour lui permettre de s’épanouir.

Le climat froid et l’altitude, qui caractérisent le Massif central, font que le châtaignier est peu représenté sur le territoire. Avec le réchauffement climatique, l’essence devrait connaître une progression vers des dénivelés de plus en plus importants. Cependant, l’encre du châtaignier, un parasite entre champignon et animal, ne supporte pas le froid. Ce qui veut dire qu’il pourrait se développer dans les années à venir.

D’après l’Inter-Parcs du Massif Central (IPAMAC), le Massif central serait le plus grand espace préservé d’Europe, avec 12 parcs naturels, recouvrant 37% de son territoire. Dans de nombreux territoires qui l’en compose, l’essence de châtaignier est emblématique. Pourtant, à l’heure du réchauffement climatique et des nouvelles pratiques sylvicoles, le châtaignier est de moins en moins présent sur le territoire, et délaissé au profit d’autres essences moins complexes à valoriser. La forêt se dégrade, avec l’arrivée de nouvelles maladies liées à la mondialisation et d’insectes d’autres continents, comme l’encre du châtaignier. Mais elle accélère sa dégradation avec le changement des pratiques sylvicoles, conséquences des coupes rases non maîtrisées ou encore du tassement des sols.

 

Le châtaignier, une essence à développer

Le châtaignier n’est pas très répandu dans la production de bois d’œuvre. Pourtant, il est un symbole dans de nombreux territoires du massif. Si la filière n’agit pas, cela pourrait se conclure par la disparition de cette essence emblématique. La filière du châtaignier n’est pas structurée, tout reste à imaginer et à faire.

Les Parcs naturels présentent un réel intérêt pour son développement, notamment en œuvrant à sa promotion. Le Parc naturel des Grands Causses a d’ailleurs initié la ligne de mobilier urbain en châtaignier « En attendant les brebis ». Aujourd’hui, on compte 60 bancs déployés sur le parc. Dans le parc des Monts d’Ardèche, la Communauté de communes Beaume Drobie a fait le choix de valoriser le châtaignier pour la réalisation du belvédère du Col de Meyrand. La collectivité a déjà pu montrer son engagement en faveur du bois local et durable en réalisant le Collège et Gymnase de Joyeuse, qui permet la mise en œuvre de 160m3 de bois certifié BTMC.

Ceribois mène une démarche afin de pouvoir aider à la structuration de cette filière. Ainsi, le bureau d’étude travaillera à la création d’une offre de produits d’aménagement extérieur en collaboration avec les acteurs concernés pour proposer une offre locale aux collectivités. Son deuxième axe de travail s’articulera autour de la structuration de la filière châtaignier encore trop désorganisée. Et enfin, le troisième axe se consacrera à l’animation de la majorité des actions à mener comme la promotion de l’usage du châtaignier.

 

Cette nouvelle piste de réflexion et de travail devrait permettre une nouvelle union de la filière autour de ces objectifs, et pourrait favoriser un renforcement des liens entre tous les acteurs.

 

Ressources

 

Sources

  • Données DRAAF – Département de la santé des Forêts
  • IGN Cartographier l’anthropocène